Jean-Pierre Lafont réchauffe la salle Gibo.
Répondant à l’invitation de notre club, Jean-Pierre Lafont, chargé d’enseignement national (CEN) 6ème dan Aïkikaï a animé un stage d’Aïkido et d’Aïkitaïso les samedi 22 et dimanche 23 octobre au dojo de la salle Gibo. Un régal, comme toujours.
La soirée d’accueil de Jean-Pierre, le vendredi, organisée en privé par Richard et Didier, avait dû être copieuse. Car même si rien n’a transpiré du menu ou des libations, si Jean-Pierre a parfaitement tenu son rôle sur le tatami tout au long de la journée de samedi, en soirée, en revanche, le Maître, d’habitude si facétieux, donnait quelques signes évidents d’une fatigue peu coutumière chez lui. Mais l’essentiel, qui souvent est bien dans l’assiette, c’est vrai, est cette fois ailleurs. Jean-Pierre a démontré, durant deux jours, les vertus de sa quête incessante de perfectionnement qu’il pratique depuis toujours.
Passé maître dans l’art de l’innovation, il a servi, le samedi matin, une approche originale de l’Aïkitaïso, entièrement organisée autour de la notion de hara, ce centre cher aux adeptes des arts martiaux. Mais pas que…Bref, la quinzaine de participants réunis au dojo de la salle Gibo, que la municipalité avait exceptionnellement accepté d’ouvrir pour ce stage, le lieu étant fermé pendant les vacances scolaires, a ainsi appris qu’il est possible de tirer un grand bénéfice du travail de centrage du corps quand l’exercice est pratiqué en profondeur et avec beaucoup de concentration, en individuel ou en binôme. Une fois n’est pas coutume, étirements, assouplissements et gainage n’étaient pas au programme. Une heure et demie, c’est vite passé. On en a même oublié que le chauffage était coupé : sans doute un effet de la magie de l’énergie diffusée par Jean-Pierre Lafont, qui réchauffe les coeurs autant que les corps.
Aïki enfants: un menu copieux
Et à 11 heures, comme prévu, le dojo a été libéré pour accueillir une dizaine de jeunes aïkidokas enfants, encadrés par leurs instructeurs du club, dont Richard Perez et Didier Capo. Jean-Pierre Lafont leur avait concocté un menu copieux. Jugez plutôt : d’abord, la préparation traditionnelle (respiration, ameno tori fune, rotations du corps, de la tête etc.) Ensuite, taïsabaki sur irimi, tai no henka, tenkan. Puis, initiation et pratique des ukemi (kokyunage), suivie de suwariwaza : Tori garde son bras tendu sur le côté, aïte saisit le bras, Tori projette en prenant soin de bien enrouler la tête de Aïte. L’exercice est répété en hanmihand tachiwaza avec un partenaire projeté, puis avec deux. Même exercice en tachiwaza puis en jodori. Enfin, les participants ont abordé kokyuho en suwariwaza : les deux partenaires sont face à face, le professeur compte jusqu’à trois. Le premier qui réagit pousse l’autre. Après un temps de respiration puis le salut, il était 12h30, donc largement l’heure de partir déjeuner.
L’après-midi, quelque 25 adultes ont envahi (pacifiquement) le tatami pour la première partie du stage d’Aïkido. À la préparation traditionnelle (la même que pour les enfants) a succédé un temps de respiration puis de balancement des bras pour
prendre conscience de son centre, comme lors de la séance d’Aikitaïso du matin.
Aïté et Tori, en harmonie
Les techniques suivantes ont été pratiquées ensuite de 15 h à 18 h :
-Taïsabaki : irimi, tai no henka, Tenkan en conservant les sensations du travail précédent ; Katate ryote dori : se déplacer sans déranger Aïte, épaule et bras relâchés. S’aligner sur le centre d’Aïte tout en étant sorti de la ligne d’attaque. Relâcher les genoux pour créer le déséquilibre ; Nikkyo ura, ikkyo omote ; Shomen uchi : ikkyo omote, irimi nage ; Tachi dori : Aite attaque shomen uchi ; Tori shomen uchi avec prise du centre ; Katate ryote dori : irimi nage.
Puis pour terminer, respiration et salut.
Le dimanche matin, reprise du stage avec les mêmes consignes. Au programme durant trois heures, de 9 h à midi :
-Kata dori : kokyunage, ikkyo omote ; Yokomen uchi : ikkyo ; Tachi dori : Aite attaque yokomen uchi, Tori shomen uchi avec prise du centre. Il était temps de conclure avec un dernier temps de respiration.
Après le salut respectueux au portrait du fondateur Sensei Morihei Ueshiba, au Maître de stage Jean-Pierre Lafont et aux responsables du club-hôte Richard Perez, Didier Capo et Francis Wachenheim++++++++++++++++++++++++++++++++++ , les participants se sont mutuellement congratulés avant de prendre congé, non sans s’être promis de se retrouver bientôt pour continuer à tracer la voie du Budo dans l’esprit insufflé par O sensei Morihei Ueshiba et Sensei Nobuyoshi Tamura, son digne et inoubliable successeur. Un grand merci en attendant à Jean-Pierre Lafont, qui est toujours le bienvenu salle Gibo.
Texte: José Gonzalvez y Richard Perez